ShinRa  Magazine

 

 

L'identification dans les jeux de rôle

 

 

Le RPG porte bien son nom puisque le propre du jeu de rôle est justement d’incarner un personnage . Le premier jeu de rôle papier fut créé par Gary Gygax qui s’inspira de l’univers du Seigneur des Anneaux . C’est d’ailleurs lui qui inventera le jeu Dungeons and Dragons . Le succés de ces jeux ne s’est jamais démenti depuis lors puisqu’ils ont envahis livres et autres supports modernes que sont les jeux vidéos . Le plus souvent , dans les jeux vidéos , le personnage incarné sera un héros qui surmontera tous les obstacles et ses doutes pour sauver le monde à la seule force de son épée et de la magie . Et cette possiblité d’incarner ces personnages qui fait l'un des charmes de ce style . Mais ce simple constat a amené des psychologues à s'interroger sur le bien-fondé de ce type de jeux , qu'ils soient papiers ou sous forme de jeux vidéos .

D'abord ils se sont d'abord posé la question de savoir pourquoi les jeunes bien souvent appréciaient ces jeux . A cette question , ils ont trouvé des réponses qui paraissent évidentes à tout rôliste digne de ce nom :

- L'imagination et la créativité sont sollicitées

- L'univers fantastatique créée une ambiance attrayante .

- On incarne des personnages qui plaisent .

Mais , au-delà du simple plaisir de jouer , certains ont vu dans les jeux de rôle le danger pour les joueurs qui est de trop s’identifier au personnage incarné . Cette identification selon eux nous amèneraient à adopter des comportements inquiétants qu'ils ont réussi à diviser en quatre catégories :

1) La fuite devant la réalité : On s'évade pour se changer les idées comme on irait au cinéma après des examens poue souffler un peu . Cela arrive à tout le monde d'être absorbé dans sa tache , dans ce qu'il aime faire au point qu'il n'entend pas ce que l'autre dit à côté de lui . Et bien , déja à ce stade , il faudrait s'inquiéter car on finit par perdre le sens des réalités .

2) L'identification proprement dite : C'est le problème de la relation que l'on entretient avec le personnage que l'on incarne au point que la soi-disant personnalité du personnage finirait par supplanter celle du joueur : Quelqu'un qui aime le café n'en boirait plus si son personnage ne buvait que du chocolat si l’on caricature .

3) Le dérèglement sentimental : Ici , la limite entre l'imaginaire et le réel est floue au point que les sentiments vis-à-vis des autre se dégradent à cause de faits banals inspirés des RPGs . Ici , l'identification ne se fait plus seulement à l'intérieur de la personnalité mais s'extériorise . Ce serait par exemple se mettre en colère contre quelqu'un que l'on identifie à un traitre dans un RPG .

4) La dépendance (terme que je trouve personnellement abusif) : Ici , on ne pense plus et on ne vit plus que pour le RPG qui devient notre quotidien . La caricature serait celui qui ne boit pas et ne mange pas durant 48 h pour continuer sa partie .

Mais ce problème de l'identification amène un autre problème car , pour illustrer ces très savantes démonstrations , on a trop tendance à regarder dans les faits divers . L'un des plus marquant et qui est souvent repris s'est déroulé en 1998 en Espagne où un jeune homme qui s'était identifié à Squall dans FF8 avait tué ses parents au sabre pour imiter son idole . Certaines émissions sur le sujet ont même pris des exemples français de certains jeunes qui avaient tués car ils jouaient trop à des jeux de rôle papier . En effet , à l’âge de l’adolescence où la personnalité définitive n’est pas encore affirmée , il serait donc plus facile de revêtir la personnalité d’un tueur de dragon que de construire sa propre personnalité .

Certes , cela est réellement arrivé mais ces exemples restent très marginaux . Le fait de s'identifier à un personnage ne fait pas pour autant de tous les joueurs des futurs tueurs en série . Ce n'est pas parce que l'on pleure devant son écran en voyant la fin de Kuja ou tout simplement celle d'Aéris que l'on est complètement coupé de la réalité au point d'oublier ses amis . Au contraire , on pleure comme on pleurerait devant un bon film et c'est une façon comme une autre de rendre hommage à des jeux superbement bien fait .

Il est facile de prendre un exemple pour en faire une généralité pour le pousser à l'extrême . On pourrait faire alors le raisonnement inverse face à ceux qui voient aux faits de jouer à des jeux mêlants le bien contre le mal une incitation au satanisme . Par exemple , dans Final Fantasy IV , le fait que Cecil doive devenir un chevalier de la lumière c'est-à-dire un paladin inciterait les joueurs à se convertir ?

D’ailleurs , concernant les jeux de rôle papier , ils existent en grandeur nature et beaucoup en parlent comme le loisir du 21e siècle . Et la multiplication des RPGs sur tous les supports livres , consoles ou jeux de sociétés exprime deux points de vue . Le premier point de vue voudrait alors que tout le monde devient fou et le deuxième montrerait au contraire que l’on donne enfin le succès mérité au genre .

Et que penser du petit dernier de Squaresoft , Kingdoms Hearts ? Il mêle les éléments des fans de Final Fantasy , l’une des plus célèbre saga en matière de RPG avec d’autres de Walt Disney . Dans ce cas , si on s’identifie à Donald , Dingo ou même le héros qui est un enfant , est-ce donc si dangereux ? Ici , il n’y a pas de risques à s’identifier aux personnages de notre enfance . Au contraire , Disney a bien compris le problème de l’identification puisqu’il en fait le principe de son jeu : que l’on puisse incarner et voyager dans les univers qui ont bercé les rêves de notre enfance . Le but du jeu ici n’est plus seulement d’incarner un personnage mais d’incarner et de plonger dans tous ses univers . Disney a donc pratiqué une politique d’identification sur les plus jeunes et cela prouve bien que le processus n’est pas aussi dangereux que l’on voudrait nous le faire croire . En effet , que sont donc les éléments tirés des RPGs dans ce jeu sinon un clin d’oeil de Squaresoft à ses fans ? Et même le fait de transférer cet univers soit disant dangereux du RPG vers un monde peuplé de Peter Pan et de Tarzan destiné à un public plus jeune prouve bien que le RPG n’a pas une portée qui nous incite à devenir violent .

Au contraire , le jeu de rôle est un genre que l’on peut comparer à celui de Disney mais destiné à un public plus âgé . Les deux relèvent de l’imaginaire et tout y est possible , si ce n’est que l’un fait rentrer des éléments plus adultes comme la philosophie et moins de manichéisme . Mais les deux nous amènent à une seule et même chose : nous faire rêver et l’identification au personnage fait partie de ce processus . Il faut d’ailleurs rêver et s’identifier à des héros . Qui n’a jamais rêvé d’être Peter Pan pour voler dans le ciel ? Ensuite , c’est à chacun de savoir se réveiller à temps et cette limite entre l’imaginaire et le réel , on l’apprend en grandissant .

 

Virgule.

 

 

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