ShinRa  Magazine

 

 

Le marché des nostalgiques

 

Peu de gens peuvent se vanter d’avoir connu les mangas télés avant les années 1980. En effet, les années 80 ont vu l’arrivée massive de manga à la télévision française grâce à une bataille entre deux chaînes, la défunte chaîne La cinq et TF1 avec le club Dorothée. Et là, l’on ne manque pas de mangas pour en citer en exemple . Et tous ces mangas ont marqué toute une génération, celle des années 80. D’ailleurs, une émission sur M6, les années 80, analysaient année par année ce qui avait marqué les esprits. Or, pour la rubrique dessin animé , nous avons eu droit à Dragon Ball , Albator et Goldorak. En effet, la plupart des fans de mangas en France les ont découverts à la télé durant cette décennie. Entre des séries comme les samouraïs de l’éternel , en passant par des séries sportives plus réalistes comme Olive et Tom , il y en avait pour tous les goûts.

Le problème n’est pas de savoir ce qui a fait le succès de ces séries mais plutôt de voir à quel point elles ont contribué au développement du manga papier en France et comment elles ont été exploitées .

Grâce à quel manga se doit-on d’aimer ce style ? La réponse bien souvent est les séries diffusées dans les années 80 ou après . Il suffit de citer les Chevaliers du zodiaque mieux connus sous le nom de Saint Seyar au Japon ou Capitaine Tsubata c’est-à-dire Olivier et Tom. La télévision savait donc ce qu’elle faisait lorsqu’elle cherchait sans cesse de nouveau manga à diffuser sur telle chaîne . Car La Cinq et TF1 se faisaient une guerre . Mais l’arrivée du manga a vu aussi l’arrivée d’idées préconçues que manga=violence gratuite. Pour appuyer cette idée, on citait des dessins animés comme Ken le survivant qui usaient et abusaient de la violence . D’ailleurs des débats avaient eu lieu au club Dorothée sur cette émission. Ont-ils vraiment porté ?

Toujours est-elle qu’au début des années 90, le Club Dorothée , la dernière émission à diffuser des mangas connaît ses dernières heures, La cinq ayant purement et simplement disparu . Il ne restait plus grand chose à cette génération des années 80 qui avait grandi mais qui restait fidèle à ses souvenirs . Que restait-il donc pour les fans de ces mangas à la télévision ? Le câble si on était prêt à débourser?

Cela a duré quelques temps à la plus grande insatisfaction des fans et on essayait de trouver des solutions de rechanges . On aimait bien demander aux copains d’enregistrer les chevaliers du zodiaques qui passaient sur le câble à défaut d’aller y voir chez eux. La demande était encore forte . Où était passée l’offre ?

L’offre est arrivée grâce à des filières qui ont exploité le filon en France en sortant des vidéos de ces défunts mangas . Et cela a marché . Tout le monde voulait se procurer les quatre films inédits de la série des Saint Seyar ou voir les épisodes inédits de Dragon Ball Z qui n’ont jamais été diffusés faute de temps sur TF1. Ces firmes , en plus, ne se sont pas arrêtées aux vidéos mais à tous les produits dérivés comme les CDs des meilleures musiques des dessins animés . Et est-ce normal que l’on peut trouver des rééditions des figurines des chevaliers du zodiaques au prix fort qui plus est ? Parce qu’elles s'achètent par toute cette génération des 20-30 ans . A une demande , l’offre se doit de répondre.

Pourtant , pour la télévision , ce n’était pas encore ça. Si , de temps en temps , on avait droit à des émissions spéciales années 80 sur la 3 à minuit par exemple pour le plus grand plaisir des insomniaques et une fois tous les trois mois. Il faut attendre que la cinq renaisse avec Midi les zouzous pour que l’on nous repasse des dessins animés comme Olive et Tom . Il est vrai que des progrès ont été fait dernièrement pour la diffusion de manga sur les chaînes normales et on peut espérer que cela continue .

D’ailleurs, la télévision n’est pas le seul support pour le manga . En effet , au Japon , on mesure la popularité d’une série au nombre de produit dérivés . Or , la mise sur papier d’un dessin animé en fait partie bien que l’inverse soit vrai aussi . Ainsi , des séries comme Dragon Ball ou les chevaliers du zodiaque n’ont pas échappé à la règle . Ils ont été traduits en français. D’ailleurs, cela s’étend aujourd’hui à d’autres séries cultes. En effet, désormais, aux éditions Kana , on trouve le manga Lady Oscar ou l’adaptation d’Albator 84. Visiblement, le filon a bien été utilisé. Ainsi, ces mangas précurseurs chez nous se sont vus réactualiser à une époque où le manga est bien mieux accueilli et élargi . Car le manga compte parmi ses fans les nostalgiques mais aussi ceux qui découvrent ses dessins animés . Ils les découvrent grâce à ceux qui ont acheté les vidéos ou tout simplement pour connaître des mangas autres que Yu-gi-oh , Gundam Wing ou Sakura diffusés aujourd’hui.

 

 

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